Etienne Dinet

Emile Wauters

 

Etienne Dinet




Inséparable du cheval, le nomade voue à cet animal un attachement que l’on peut qualifier d’amour ; il sait que, sans lui, il ne pourrait ni vivre ni survivre : déplacements pastoraux quotidiens, transports, voyages, chasse, fantasia, razzia, guérilla, tout est lié au cheval, tout est fonction de ses qualités.

 

Henri Rousseau.

 

Ainsi, Arabes et Berbères de la steppe sont-ils des cavaliers-nés qui dès leur prime enfance apprennent tout ce que représente le cheval,, son importance vitale…. Un nomade « vit de ses éperons » et les sentiments qui dominent son cœur sont "l’amour du cheval, celui de la femme et la soumission à la volonté divine".

Georges Hirtz. L’Algérie nomade et ksourienne.

 

 

 

Honoré Boze.

 

L’interminable défilé des douars du désert commence vers la fin de mai et dure de longs jours. Les caravanes coupent l’horizon d’une file immense qui va, s’amincissant, se perdre dans les au-delà mystérieux : cavaliers, dromadaires, troupeaux et piétons…On les voit aux époques fixées par les chefs, ils apparaissent le long de l’Oued Biskra, occupant les rives et le lit caillouteux, blanchissant la rivière desséchée des tentes qu’ils déploient et qui complètent l’aspect d’une grève vers laquelle tout à l’heure, la mer va venir. Ils s’arrêtent parfois aux portes de la cité, et les chefs des douars viennent saluer le caïd. Ils défilent devant lui, dans un mouvement rapide de fantasia, tandis que les femmes crient dans les bassours, que les troupeaux vont bêlant, que toutes les clochettes tintinnabulent, et les chiens, joyeux, aboient. De l’éminence où il s’est placé, l’agha les suit d’un regard indéfinissable, en lequel transparaît comme un regret : la nostalgie ancestrale d’une race vagabonde, dont le fils, aujourd’hui a fixé sa tente immuablement.

Félix Hautfort. Biskra. Au pays des palmes.


 

C. Knighton Warren.

Etienne Dinet

Etienne Dinet


Dans la tribu, l’autorité que l’on pourrait appeler législative est exercée par l’assemblée des « kbar », les « vieux », les chefs de famille en état de porter les armes. L’exécutif est confié à un « cheikh », à un « caïd » ou à un « agha », selon l’importance du groupement…. Les tribus ont tendance à se grouper en confédérations, surtout dans le Sud : Oulad Sidi Cheikh, Hamyan, Amour, Larbaa, Oulad Naïl, Arab Cheraga, Nememcha, Harakta, Hanencha. La confédération est commandée par un « bachaga » ou un « khalifa ».

Georges Hirtz. L’Algérie nomade et ksourienne.

Si leur guennour majestueux, leurs barbes soyeuses, leurs burnous rouges, leurs chevaux de parade, caparaçonnés d’or et de peaux de panthère, les plaçaient apparemment dans l’irréalité du rêve oriental et de la nostalgie du passé, il fallait comprendre que ce brillant appareil n’était plus qu’un décor très respectable pour les jours de fête et l’expression d’une fidélité à des souvenirs encore bien vivants. La fantasia ne durait que quelques heures, quelques jours. Une fois les dernières cartouches tirées, le labeur quotidien reprenait avec ses lourdes obligations.

Adam Styka

Ce quotidien, c’était l’école de la persévérance, des efforts d’organisation et de persuasion, du doigté ; c’était en même temps l’épreuve des contradictions et des choix difficiles.

Georges Hirtz. L’Algérie nomade et ksourienne.

 

Henri Rousseau


Etienne Dinet

Achille Giroux.

 

Les Arabes sont essentiellement chasseurs, ils chassent le lion, la panthère, le sanglier l’hyène, la vache sauvage, le renard, le chacal et la gazelle ; quant au petit gibier qui se tue chez nous avec du plomb, ils ne s’en occupent jamais. Il va sans dire que le lion est le premier, le plus dangereux et le plus noble de leurs adversaires.

Alexandre Dumas,Le Véloce

Henri Rousseau


Victor Huguet.

 

Henri Rousseau

 
Ulpiano Checa Sanz.

 


Etienne Dinet

Ces chasseurs du Sahara sont des hommes rudes et primitifs, vivant à ciel ouvert, sans résidence fixe. Quelques-uns laissent leurs familles très loin, dans les ksour, d’autres sont des véritables enfants des sables, errant avec femmes et enfants – mais ceux-là sont rares. Leur vie à tous est aussi libre et aussi peu compliquée que celle des gazelles du désert. Parmi ces chasseurs, il y a bien quelques « irréguliers » fuyant dans les solitudes la justice des hommes. Cependant, dans ces régions encore voisines des villes et des villages, les dissidents, comme on les appelle en langage administratif, sont rares.

Isabelle Eberhardt. « Dans la dune », Yasmina.


 

 

 

 

 

 

 

 

Adam Styka

Je pensais à la vie des peuples nomades ; j’enviais ces hommes libres qui vont par les campagnes de l’Orient, poussant devant eux leurs troupeaux beuglants ; le jour, la chasse ; le soir, sous la tente, les récits merveilleux ; quelquefois la guerre et les grands coups de lance au milieu des clameurs de la bataille ; souvent la mort inopinée, brusque et violente, qui vous donne pour linceul les vagues de sable roulées par le vent du sud, mais toujours l’indépendance, cette indépendance intime et sacrée sans laquelle il n’y a sur terre ni bonheur, ni vertu, ni probité, ni grandeur.

Maxime Du Camp. Le Nil - Egypte et Nubie.